Trop expliquer, c'est risquer d’étouffer l'explosion du mystère, la pluralité des interprétations, la diversité du sens et finalement recouvrir l'essence du voile d'un regard figé. 

Quelques mots cependant sur ce cycle, dont le titre évoque souvent à l’auditeur l’œuvre de Gaudi. En effet, il y a des points de convergence. La « Sagrada Familia » se révèle une fresque musicale, tentant d’approcherles grands espaces des monuments religieux qui s’élèvent vers le ciel ; œuvre ouverte sur le temps pour pouvoir se déployer pleinement, évolutive, dont la réalisation embrasse des dimensions qu'on ne peut couvrir d'un seul regard et dont la suite - même si déjà contenu dans le commencement - se transformera pour atteindre un autre achèvement. 

La pièce imbrique quelques motifs musicaux, qui - tel un ciment sur lequel différentes formes prennent naissance – sont omniprésents et seront développés, assurant l’unification de l’œuvre ; telle une toile sur laquelle les différents moments dramatiques seront dessinés, auront un passé, un présent, un futur, renforçant la cohérence mais surtout la possibilité d’entrer dans la profondeur de la nostalgie, de l’étonnement et du récit. 

Le titre a aussi les sonorités latines des pays où le soleil brille fort comme les rythmes et pulsations de l’œuvre, inspirés de ces régions. Ils symbolisent dans l’œuvre le profane, la vie en mouvement telle qu'elle est extérieurement. La dimension accessible et mélodique fait référence à ce qui touche universellement, directement et sans prétention. Face à cela il y a aussi la dimension de louange, toute cette vie profane en mouvement tourbillonne pour rejoindre le sacré.

Différentes perspectives sont présentes, certaines représentent l’homme face au ciel, qui crie, souffre, s'indigne. D'autres mettent en scène la descente de la grâce. Il y a des moments de louange, de célébration, des moments de mystère, des instants de victoire et puis certains moments où des forces profondes, parfois même ténébreuses, se mettent en mouvement pour être transcendées en lumière. La Sagrada tente d'exprimer cette thématique de transformation du profane vers le sacré en un mouvement qui voudrait unir le ciel et la terre, la simplicité et la science, l’accessibilité et la profondeur, la tradition et la modernité.

Programme :

Mozart Sonate K332 - 17 min

Franck Laurent-Grandpré "Sagrada Familia"  45 min

1ère Partie : Comme un cri vers le ciel 

1 Comme un cri vers le ciel          4 Appel à l'esprit de joie          7 Ballade

2 Tendresse                                   5 Le Bal de la Sagrada             8 Final de la 1^èrepartie : Vers l’étoile

3 Aux portes du mystère               6 Les larmes de lumière